mercredi 10 octobre 2018

La Biette, 10 octobre 1918 – Jean à sa mère

10-10-18

Maman chérie

J’ai rejoint le regiment. Nous ne sommes toujours pas engagés.

Je viens de voir le temple de ce pauvre Mr de St Affrique1 étant tout à fait à côté2. Il aura de la peine à le reconnaître après la guerre. Tout le monde est content.

Saint-Quentin, temple protestant détruit
Source : Généanet
Tendrement
Jean
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1 Pasteur Louis BERNARD de SAINT-AFFRIQUE (1861-1951). Sa sœur Marguerite BERNARD de SAINT-AFFRIQUE avait épousé le pasteur Auguste ARNAUD dit ARNAUD de SAINT-AFFRIQUE (1862-1921), un cousin germain de Mathilde. En effet, la mère d’Auguste ARNAUD de SAINT-AFFRIQUE, était Félicie BENOÎT, sœur du pasteur Lucien BENOÎT, grand-père maternel de Jean. Félicie BENOÎT avait épousé le pasteur Auguste ARNAUD (1809-1868). Adjoindre au sien propre le patronyme de son épouse permettait au pasteur Auguste ARNAUD fils d’éviter la confusion avec son père. C’était une pratique très courante dans ce milieu à cette époque : par exemple, Lucien BENOÎT était aussi connu sous l’appellation pasteur BENOÎT-LEENHARDT pour se différencier entre autres de son fils Georges BENOÎT qui lui se faisait appeler pasteur BENOÎT-BERGIS. (Il n’était pas alors d’usage d’utiliser les prénoms pour différencier deux pasteurs portant le même patronyme).
2 Ce qui permet aussi à Jean d’indiquer à sa mère que son régiment cantonne juste à côté de Saint-Quentin.