Mon aimé
Je t’ai parlé parfois de la mélancolie des Dimanches. Que te dire alors de celui-ci ou ns sommes là, Hugo et moi tristement réunis, comme deux épaves.
Et tout est fait pour augmenter si possible notre désarroi moral. Pas de nouvelles de toi depuis quatre jours. Alice est au lit. Émilie est mourante chez elle – morte sans doute à l’heure qu’il est, d’après la lettre de son père reçue ce matin. Ns sommes donc sans personne que la brave Irma, ma couturière qui assure [?] au plus pressé. Pauvre petite Émilie. Elle allait voir son frère en permission pleine d’entrain et de joie. J’ai appris aussi hier la mort de la brave Léonie, la petite bonne des Lucien Benoît. Elle était allée au chevet d’une sœur malade, elle a pris là la grippe.
Je reçois une lettre fort touchante de tante Fanny. Elle est forte, courageuse mais combien brisée. Elle voudrait que je vienne Mardi à Marseille avec Hugo mais je ne puis laisser Alice et la maison dans ce désarroi.
Ma petite Suzie chérie va mieux, mais elle a encore de la fièvre. Je ne crois pas qu’on lui ait laissé voir ses enfants. Ils paraissent acclimatés et contents. Je désire qu’ils demeurent [la page suivante manque]