Source : JMO du 132ème RI - 29 août 1918 |
Ma chère Maman
Je vous ai un peu « laissé tomber » ces jours-ci. Nous avons beaucoup travaillé. Avant-hier1 le régiment a attaqué avec 4 compagnies un village [Saint-Mard-les-Triots] qui était un pillier de la défense boche. Nous avons réussi au-delà de toute espérance, dépassant tous nos objectifs, faisant plus de 500 prisonniers, 25 officiers, un chef de bataillon, et prenant un nombre incalculable de mitrailleuses.
Nous avons eu très peu de pertes, 3 officiers tués2 malheureusement.
Source : JMO du 132ème RI - 26 août 1918 |
Source : collections BDIC Jour du passage du 132 à Roye. |
Il y a eu des actions individuelles absolument épatantes. Ce gros coup de main a déclanché tout le reste. Le lendemain matin [27 août, donc] les patrouilles du 132e entraient dans R. [Roye] presque sans resistance, et le depassaient.
La division ne s’est arrêtée que hier après une progression comme ns n’en avions jamais faite. Nous sommes très contents et très fatigués. On a toujours les jambes pour aller en avant, mais on attend avec une extrème impatience la nouvelle de la relève que nous voudrions esperer prochaine.
Je comprends que vous regrettiez le depart de Jean [Lichtenstein]. Moi aussi ; ça aurait été bien chic de l’avoir là pendant ma permission. Mais cette permission est encore bien aléatoire tant que la division n’est pas relevée.