Le 281 Août le 132 relève les troupes de première ligne qui ont attaqué vainement depuis deux jours et enlève la solide position de St-Mard-les-Triots, où il fait plus de cinq cents prisonniers. C’est un grand succès. Nous voyons passer devant notre P.C. la longue colonne pitoyable des prisonniers.
Source : collections BDIC Photo prise dans la même zone (à une quinzaine de kilomètres) quelques jours avant l'épisode rapporté par Jean. |
Notre Colonel n’aime pas les « boches ». Son père a été fusillé par les Prussiens en 70, son fils a été tué à la guerre. Il se laisse aller à un petit accès de rage et lève sa cravache, sans les toucher d’ailleurs, sur ces hommes désarmés. Nous sommes tous un peu gênés. J’entends un « poilu » murmurer derrière moi : « S’il tient tant que ça à s’exprimer avec eux, qu’il le fasse en première ligne ».
A la nuit tombante nous entrons dans Roye, occupons la ville et nous installons au-delà.
Mémoires de Jean Médard, 1970 (3ème partie, La guerre )