jeudi 19 juillet 2018

Einville, 19 juillet 1918 – Jean à sa mère

19-7-18

Ma chère Maman

J’ai mal repondu à tes dernières lettres. Aujourd’hui que j’ai repris ma vie normale ce sera plus facile. Vous voilà à la montagne ; je suis bien heureux que la decision et la realisation aient été si prompte. Il me tarde de connaître vos impressions. Si j’en juge par les chaleurs que nous subissons ici, il ne doit pas faire bon dans le midi.

Je crois que nous ne tarderons pas à aller faire un tour dans des regions moins paisible. Cette perspective n’assombrit personne. D’ailleurs les dernières nouvelles ne sont faites que pour donner beaucoup d’espoir et de courage.

Mon service est interessant. J’ai de très bons gradés et de bonnes équipes, moins sympa. que les combattants pourtant parcequ’ils souffrent moins.

L’adjudant telephoniste Martin St-Léon est un auxiliaire precieux et très au courant quoique nouveau. Très bonne famille. Il vient d’avoir un bébé et n’a pu partir en permission, celles-ci venant d’être supprimées.

J’ai aussi un petit sergent signaleur Heraud, très serieux et protestant.

Tu rirais de voir mon armée (+ de 100 hommes).

Source : collections BDIC


Les uns ont pour mission de derouler du fil et de poser des lignes, de le reparer aussi ; de tenir les appareils et les centraux qui sont au bout (Ici ns avons jusqu’à 30 directions au même central) ; ce sont les télephonistes.

Source : collections BDIC





D’autres ont des phares electriques de dimension et de puissance variée et ils font de l’optique d’une crête à l’autre, ce sont les signaleurs.



Source : collections BDIC







D’autres posent des antennes ou des prises de terre, reçoivent ou emettent des messages de T.S.F. et de T.P.S., ce sont les radio.





Source : collections BDIC






D’autres élèvent et nourrissent des pigeons voyageurs avec une sollicitude maternelle : ce sont les colombophiles.



Source : collections BDIC







D’autres élèvent des chiens de liaison ce sont les hommes chiens.





Source : collections BDIC






D’autres enfin n’ont d’autres specialité que de porter les plis en vitesse, ce sont les coureurs, les cyclistes, les éclaireurs montés.






Ouf !

Tendrement.
Jean