Ma chère Maman
L’interminable voyage continue, avec une lenteur desesperante. Nous sommes un peu abrutis par nos 36 heures de voyages, et il semble que nous soyons encore bien loin du but.
Nous sommes heureusement toujours la même joyeuse bande et je t’assure que l’on ne s’en fait pas. La grande distraction de la journée c’est le journal qu’on accroche au passage. Nous allons traverser un pays que tu connais [Allusion à Verdun où Mathilde était venue rejoindre Jean trois ans auparavant après qu’il avait été grièvement blessé aux Éparges]. Il fait beau comme quand tu y es venu.
On sent que la guerre recommence un peu partout à voir les arrières un peu remuants.
Je pense à toi avec une grande tendresse, ma pauvre maman.