lundi 12 septembre 2016

Lacaune, 12 septembre 1916 – Mathilde à son fils

Lacaune, ce 12 7bre 1916
            Mon bien aimé ! 

            Deux lettres ou cartes à la fois que l’on m’a apportées chez les Julien où je déjeunais. Je commençais à être bien tourmentée et je ne suis pas rassurée.
            Où est-il ce secteur calme que nous appelions de tous nos vœux ? C’est bien trouvé le front à la mode ! Je voudrais qu’il le soit moins. Comme je regrette la Champagne ! et voilà ces heures d’angoisse qui reviennent bien vite. Je demande à Dieu, le calme, la confiance, la résignation.
            J’ai eu aussi deux lettres de Suzie ; elle ns attend et je hâte mon retour car il pleut, il pleut lamentablement et il fait froid. Le phare est allumé chez les Julien.
            Ns partons donc Vendredi matin et je vais être encore quelques jours sans lettres. J’aurais du te prévenir plus tot.
            Quelle joie a du être pr vous deux cette rencontre avec Houter ! Je vais l’écrire à tante Fanny qui est toujours bien souffrante. Elle s’est foulé le pied en tombant évanouïe dans le hall.
            Je te quitte car bébé me réclame et nounou lave.
            Que Dieu nous aide et te garde mon fils bien tendrement aimé. 

Ta mère 

            Je pense à ton coiffeur. Tiens moi au courant. C’est si triste.