samedi 24 octobre 2015

Montpellier, octobre 1915 – Alice Herrmann à mademoiselle Glénet


 
Rappel : Alice Herrmann allait épouser Jean en 1919. Elle était une amie de sa sœur Suzanne et marraine de la petite Elna, dont Jean était le parrain.
Le premier feuillet de la lettre manque, mais plusieurs détails montrent que la lettre date d’octobre 1915. Je ne la transcris pas dans sa totalité.  Alice y parle de l’association des lycéennes chrétiennes ; d’une amie ; d’une conversation avec une enseignante sur son projet d’étudier l’anglais ; de cours de dessin avec ses frères, de cours de latin ; de ses lectures : un ouvrage sur Pascal et Les épopées africaines du Colonel Baratier.
 
















Nous continuons à vivre dans l’attente d’une prochaine offensive ; les événements des Balkans sont inquiétants, mais nous avons ou du moins j’ai la foi !
 
         Tout de même j’enrage d’avoir une vie aussi inutile à mon pays dans un moment où tous les hommes et beaucoup de femmes se dévouent ; c’est très bien de préparer l’avenir mais c’est dur en ce moment !
            Suzanne Ekelund a repris des forces, mais elle est toujours obligée de rester allongée, sa maladie est bien longue et je la plains. J’essaierai d’aller la voir dans le courant de la semaine.
            Maurice [Herrmann, cousin germain d'Alice] est accepté par le médecin, il vient d’écrire une lettre ravie à Papa, il va se faire piquer contre le choléra, et il entrera aux Chasseurs le 8 Novembre. Je suis heureuse pour lui, c’est un tel bonheur de pouvoir servir son pays.
            Au revoir chère Mademoiselle, je vous embrasse tendrement. 

Alice Herrmann 

Nous allons tous bien.