dimanche 25 février 2018

Luxeuil-les-Bains, 25 février 1918 – Jean à sa mère

25/2/18

Ma chère Maman,

Source : cparama

Hier je t’ai écrit un peu hativement, car la journée a été trépidante. Aujourd’hui il fait un sale temps et c’est beaucoup plus calme. Nous partageons la vie des aviateurs, comme eux et avec eux nous sommes confortablement installés dans un des meilleurs hotels de la ville. Nous y couchons et nous y mangeons. Je dois dire que je m’embête un peu au milieu de toutes ces figures nouvelles et je suis vraiment navré de manquer Ducamp si bêtement. Je suis un animal très sociable, mais toujours un peu desemparé quand je suis transplanté.

Source : collections BDIC

Nous, les stagiaires, subissons des conferences, d’ailleurs assez courtes, faite par Parlier de Montpellier qui est aviateur dans une escadrille voisine. J’ai eu de la chance de pouvoir voler hier, car aujourd’hui le temps n’est pas brillant, et ça peut durer. Hier c’était un vrai bonheur de survoler les villages et le pays où j’ai veçu ces derniers temps et de retrouver toutes choses sous cet angle invraisemblable de 45°. On ne se rend plus compte du relief. J’ai laissé tomber un message lesté pour le 132e. Ce qui est très amusant aussi ce sont les evolutions autour de soi des avions voisins. J’espère pouvoir te raconter tout ça de vive voix bientôt, après le cours de Belfort pourtant.

Très affectueusement
J. Médard