mercredi 7 février 2018

Arpenans, 7 février 1918 – Jean à sa mère

7/2/18

Ma chère Maman

Je ne te gate pas tous ces jours-ci. Nous passons toutes nos journées dans le bled.

Hier matin Hervé [Leenhardt] est venu dejeuner avec nous. Il est très populaire à la popote. Il est vraiment spirituel.

Le soir c’est un petit aviateur qui était à notre table et qui sera des nôtres pendant quelques jours1. Nous nous sommes trouvés tout de suite en pays de connaissance. Nous nous étions rencontré chez les King2 pendant mon sejour à Avignon. C’était tout à fait un gosse. Il n’a d’ailleurs pas beaucoup changé. L’emploie du temps n’est pas en lui-même très folichon, mais nous nous entendons bien et c’est agréable de travailler ensemble.

Tendrement à toi Maman chérie
J. Médard
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1 Son nom était Ducamp (cf. lettre à venir du 12 février). La présence de cet aviateur semble coïncider avec la mention quotidienne dans le JMO du 132ème R.I., entre le 7 et le 14 février, de « service de liaison avec avion » ou « manœuvre avec troupes comportant un exercice de liaison entre l’infanterie et les avions ».
2 Madeleine Fournat de Brézenaud ép. King (1871-1967), une lointaine cousine du pasteur Lucien Benoît, le grand-père maternel de Jean, l’avait reçu à plusieurs reprises en janvier et février 1915 quand il suivait à Avignon une formation d’aspirant.