lundi 6 mars 2017

Coincy, 6 mars 1917 – Jean à sa mère

6/3/1917
            Maman chérie 

            Nous voici redevenus pérégrins. Nous avons quitté hier matin notre boueux village [Mont-sur-Courville]. Dans la nuit on nous a appris que nous avions à rejoindre le regiment par petites étapes. C’est ce que nous sommes en train de faire. Les marches ne sont pas trop longues, et les patelins trop inhabitables.  Aujourd’hui même nous sommes vraiment bien ça n’a d’ailleurs rien d’étonnant puisque nous nous éloignons du front.
Source : JMO du 132ème R.I. – 6 mars 1917
            Après déjeuner j’ai fait une partie de cartes avec le commandant [Rivals], ça ne m’était pas arrivé depuis la Somme. Et maintenant je me fends d’une lettre. J’y ai un vrai mérite car il fait froid dans ma chambre.
            Tous ces changements donnent du retard à tes lettres et aux autres, elles sont d’autant plus précieuses quand on les reçoit.
            J’ai enfin reçu la lettre et l’argent de tante Fanny.
            Je te quitte, la nuit tombe, ou plutôt je ne te quitte pas, je suis toujours très près de toi et c’est la grande douceur de ma vie.
 
Jean