3-11-16
Maman cherie,
J’ai reçu hier soir tes bonnes
lettres des 27, 28, 29. Ne te fais donc aucun souci maintenant que je suis loin
du danger ; le froid et la pluie sont des maux bien facile à combattre ici
et ne nous font jamais souffrir.
Je ne sais que dire au sujet de ton
depart de Marseille. J’espère bien partir en permission entre le 7 et le 10,
mais ça n’est pas sur du tout. Prends ton parti de ne jamais me faire rentrer
ds tes projets, car jamais je ne puis en faire moi-même, même pour le
lendemain.
Source : collections BDIC |
Mlle [Léo] Viguier avait chez elle un brave cousin de
son père, de passage à Paris que qui descendait chez elle ; mais elle a pu
se debarasser de « Baptiston » et nous avons passé une très bonne
journée de promenades et de bavardage.
J’aimerais tant que Suzon trouve ce
qu’elle désire !
Je comprends que cette idée de la
longueur de la guerre t’assombrisse ; moi aussi, quand j’y pense ;
mais il faut ne pas y penser. A chaque jour suffit sa peine, il ne faut pas se
laisser écraser par les angoisses de l’avenir.
Tendrement à vous toutes
Jean