Maman chérie
Suzanne : Les troupes en route vers Maurepas Source : Louis Jean Auriac, poète agathois |
Dans le milieu d’officiers dont je
fais partie c’est la 2ème attitude qui domine. Nous faisons un petit
cercle très gai, très fraternel, et le commandant n’est pas le dernier à donner
l’exemple de la gaité et de la familiarité.
On se remonte en somme très vite. On
grate la boue, on nettoie les armes, on graisse les chaussures et tout est
oublié.
J’ai eu cette fois en ligne quelques
heures de vrai spleen, la maison me paraissant tout particulièrement desirable,
et j’avais une envie folle d’embrasser les bonnes joues roses d’Elna. Je ne
desire pas moins revoir la maison, mais le spleen est passé.
Pendant que je suis en train de t’écrire,
on m’apporte ta lettre du 19. J’ai reçu ton paquet de linge. Merci beaucoup.
J’ai tout ce qu’il me faut comme linge, + qu’il en faut. Fais ce que tu voudras
de l’argent de [mot
illisible], je n’en ai pas besoin pour le
moment. On fait trop de bruit autour de moi, je m’arrete.
Je t’aime bien, mais je ne sais pas
te le dire.
Tendrement
Jean