Ma chère Maman
Rien de nouveau. On parle de notre depart, mais nous sommes si peu fixés sur notre sort que nous ne savons pas si c’est pour aller à l’arrière ou à l’avant. J’ai ecrit hier à Madame Scheurer [Marie-Anne Dollfus ép. Jules Scheurer]. J’avais appris le jour de mon depart de Belfort qu’un obus avait atteint sa maison, sans faire d’autres degats que les degats materiels, heureusement. Depuis, avec le coup de chien que nous avons eu je n’avais pas pu lui écrire.
J’ai reçu un mot de Léo Viguier qui me demande de faire une des méditations du congrès de Montpellier. Il est bien temps !
Je viens de revoir Ducamp dont le terrain d’aviation est tout proche.
Source : collections BDIC |
J’ai essayé à plusieurs reprises cette semaine de reunir les protestants du regiment. Ça n’a pas été possible faute de local, d’heure où chacun soit libre.
Je vous embrasse tendrement.
Si tu savais comme les photos de Suzon me font plaisir. Je ne me lasse pas de les regarder ; je montre avec fierté à mes camarades que chez moi comme sur le front, il y a des saucisses.