Ma chère Maman
Nous passons dans le calme l’anniversaire des dures journées de l’année dernière [l’offensive du Chemin des Dames, où le 2ème bataillon avait eu d’énormes pertes].
Source : collections BDIC |
Hier Dimanche je suis allé dejeuner avec Hervé [Leenhardt] qui habite un village voisin. Il ne sait pas autre chose sur Guy [Leenhardt] que ce que j’ai écrit à Montpellier. J’ai reçu d’ailleurs au sujet de ma lettre des reponses très affectueuses et reconnaissantes de oncle Eugène [Leenhardt], oncle Fernand [Leenhardt], tante Lucy et tante Inès.
Hier après-midi, match de foot-ball, musique. Tout le régiment est réuni à 1500 mètres d’ici ; c’est le repos bruyant et presque joyeux. Nous sommes loin de la partie qui se joue autre part et sans nous, et de ses realités un peu tristes.
Je ne comprends pas ton étonnement de me voir à la 6me – je t’ai bien dit que je ne serais officier téléphoniste qu’en cas de depart de Le Gall.
Quant aux fonctions d’officier de liaison à l’infanterie on ne les remplit qu’en cas de combat. D’ailleurs, si ce n’était pour toi, je m’y déroberais bien, car le travail de compagnie est autrement interessant.