vendredi 22 septembre 2017

Willer-sur-Thur, 22 septembre 1917 – Jean à sa mère

22/9/17
            Maman chérie 

            Je viens de recevoir tes bonnes lettres des 16 et 18. Bien interessé par tout ce que tu me racontes, la visite de tante Jeanne [Médard, épouse Beau]. Tu me parles de la decision de Loulou [Louis Beau], je ne sais pas du tout de quoi il s’agit. Je suis bien heureux de savoir les affaires de succession réglées. J’avais appris par Jean Lichtenstein les fiançailles de [Henri] Cazalis et de Givette Lehr. Les nouvelles de Mazargues ne sont evidement pas très rassurantes. Tiens-moi au courant. Elna doit être bien drole.
            Rien de très neuf dans ma vie. Avant-hier après-midi je suis allé dans la haute vallée faire une petite visite à [Maurice] Roth.  

            Au retour j’ai rencontré [Pierre] Péchenart qui avait eu à faire à la Division. Ça m’a fait très plaisir car j’avais le cafard de ne plus voir l’écusson de mon regiment ; et parmi les officiers de ce dernier, Péchenart est un de ceux que je pouvais revoir avec le plus de plaisir. Ils supportent tous bien la vie dans la montagne. Il m’a appris que Hervé [Leenhardt] était rentré depuis peu de permission. Si tu veux avoir de mes nouvelles va voir oncle Fernand [Leenhardt] à ton prochain voyage à Montpellier. Il est vrai qu’elles ne seront pas très fraîches ni très directes.
            Hier matin je suis parti avec [Albert] Dartigue dans la montagne, où il veut établir une annexe de son foyer du soldat. Nous avons marché toute la matinée. Le temps pas très beau d’abord s’est éclairci et nous avons beaucoup joui de notre promenade.
Tendrement à toi, maman chérie 

Jean