Cette le 26/8 1917
Mon enfant chéri
Ce matin ta bonne lettre du 21 qui
avec celle du 20 m’expliquait enfin celle du 22 arrivée ici déjà avant-hier en
deux jours.
Je ne pouvais y croire et pensais
que tu t’étais trompé de date. Tu me parles d’une visite aux Scheurer, de
courses dans la vallée. Je n’y étais plus.
Pour moi tu penses si je suis
heureuse de te sentir tant en sécurité. Je comprends néanmoins ce qu’a de fastidieux
ce travail de bureau au milieu de camarades inconnus, tout à fait dépaysé. En
as-tu des changements d’affectation ? Tu connaîtras tous les métiers
militaires, du moins en ce qui concerne l’infanterie. Ne trouves-tu pas un seul
camarade ? Es-tu remplacé auprès du commandant et ne retrouveras-tu
pas cette affectation-là ? Tant de questions que je voudrais te poser et
je ne le fais pas parce qu’elles resteraient sans réponse. Je suis heureuse que
tu aies si près de toi [Albert] Dartigue.
Tu aurais déjà pu recevoir des
lettres de moi à ta nouvelle adresse. Je n’ai pas fait attention avant-hier.
Excuse-moi.
Suzie est toujours très bien. Ns
allons monter ensemble chez les Pont pour la faire un peu marcher. Hier j’ai
été avec Na chez les Bergeron. Madame toujours gentille et affectueuse.
Ce matin un peu plus de monde au
temple. Sermon sur le 11e aux Corinthiens.
Je me hâte pr partir. Il fait une
journée maussade. Que fais-tu mon pauvre chéri. Paperasses-tu quoique Dimanche.
Tendresses, tendresses
Ta maman