mardi 17 mai 2016

Front de Champagne, au cantonnement, 17 mai 1916 – Jean à sa mère

17-5-16
            Maman cherie  

            Un temps ideal. Je t’ecris assis sur l’herbe à l’ombre des pins pendant que mes hommes travaillent et je jouis d’autant plus de ce repos que dans peu de jours j’en serai privé. Hier ça a été à peu près le même emploi du temps, mais loin du cantonnement et pour toute la journée. C’est pourquoi je ne t’ai pas ecrit. Un vrai « champ de Mars » ce cantonnement de repos : le tambour roule, des commandements retentissent, plus l’explosion de grenades du côté de l’école des grenadiers. Le bruit d’un moteur d’avion et par instant, assez lointaine, la canonnade. Et tout ça sous une lumière tiède au milieu de la sérénité des pins.
            Je pense très affectueusement à toi et t’embrasse. 

Jean