mardi 5 avril 2016

Front de Champagne, en première ligne, 5 avril 1916 – Jean à sa mère

5-4-16
            Maman cherie  
            Ici aussi le temps est de nouveau triste et pluvieux, mais ce n’est plus le froid. J’ai trouvé notre palais souterrain considerablement amélioré : ns avons maintenant les sergents et moi une chambre de 2 mètres carrés et des lits. Les poilus ont décidemment bien travaillé pendant que je n’étais pas là. Je ne puis comparer ma chambre qu’à une cabine de navire. Pour le repos ns établissons une table et des bancs avec des placards qui disparaissent ensuite.
            Suzon ne doit plus être à Marseille et tu dois souffrir d’être separée pour la première fois de ta petite fille. Tante Fanny a-t-elle toujours de bonnes nouvelles des siens. Et Hugo n’a-t-il pas fait d’apparition à Marseille pendant que vous y étiez ? J’ai reçu ta carte du 31. Merci.
Tendrement à toi et à tous
Jean