vendredi 15 avril 2016

Front de Champagne, 15 avril 1916 – Jean à sa mère

                                                                                                                                 15-4-16

            Je n’ai pas pu continuer hier la lettre commencée. Toujours ces fonctions d’adjudant qui sont assez absorbantes. Cette nuit nous sommes allés travailler à la deuxième ligne de defense : creuser des tranchées, jetter de la terre, etc. Nous sommes rentrés à 2 heures au cantonnement et ce matin je me suis reveillé à 10 h ½. Aussi je suis encore un peu vaseux.
            Il faut doublement jouir de la periode de cantonnement maintenant parce que ns passerons deux fois plus de temps à la tranchée à partir de la prochaine relève. Une période de tranchée de 1ère ligne, un période de 2e ligne, une periode de cantonnement.
            J’en reviens à tes lettres : tu ne peux croire le plaisir que m’a fait la photo de la petite. J’en avais presque les larmes aux yeux. Je l’ai retrouvée, mais transformée, developpée. Maintenant il me semble presque que je l’ai connue comme ça.
            Pour les paquets j’ai en effet eu le tord de ne pas spécifier chaque fois ce que je recevais, mais il a du se perdre des lettres car je me rappelle avoir remercié Suzon du plum-cake qu’elle m’avait fait elle-même.
            Avez-vous repris votre vie de tous les jours à la maison ? Quand pars-tu pour Saverdun.
Très affectueusement à toi 

Jean