lundi 8 février 2016

Plélo, 8 février 1916 – Jean à sa mère

Plélo 8-2-16
            Maman cherie 

            Encore au depot. Je m’excuse de ne pas t’écrire plus longuement, mais je ne suis pas installé ; ma chambre est vide ; tout est dans ma cantine et mon sac lesquels sont à Châtelaudren chez [Roger] de La Morinerie. Je n’ai pas donner mon linge à laver. Ce n’est pas une vie. Je fais tout le temps la navette entre Plélo et Châtelaudren. Si seulement on pouvait savoir le jour du départ, mais ça peut être demain comme Dimanche. Je prends mes repas soit à la 28e soit à la 30e. Ce qui me coute le plus c’est d’être separé du reste du monde et de ne plus recevoir de lettres de personnes. Pour me consoler, je fume la pipe et je mange de petits gateaux. D’ailleurs nous continuons à avoir exercice regulièrement. Ecris-moi toujours ici, on fera suivre les lettres. Le temps est pluvieux et froid.
            Excuse l’incohérence de cette lettre. Je suis incapable d’écrire sans un minimum de receuillement.
Tout à toi 

Jean