samedi 18 avril 2015

Avril 1915 – Verdun, hôpital n° 7


Au bout d’une quinzaine de jours, je vais mieux, je fais peau neuve. Espérant mon évacuation rapide, [ma mère] se décide à rentrer à Sète. Ce départ est un peu prématuré et elle ne se pardonnera pas de m’avoir abandonné trop vite. En effet mon départ sera ajourné longtemps encore. Mon aspect est devenu plus normal, mais je me mets à tousser et à cracher. Je ne dors plus. Ce sont des vomiques consécutives à une pleurésie purulente et à la septicémie. Pourtant je reprends peu à peu quelques forces, j’arrive à m’asseoir, à me coucher sur  le côté, à dormir un peu. Mais quand se décidera-t-on à m’évacuer ?

Mémoires de Jean Médard, 1970 (3ème partie : La guerre)